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8 décembre 2020

Papier : Copacel fait l’analyse de la crise

Durant une heure, la fédération papetière a décortiqué la crise économique et ses conséquences pour son industrie.

Une petite centaine de professionnels du papier-carton ont participé, le mardi 17 novembre, à l’invitation de Copacel (Union française des industries des cartons, papiers et celluloses), à une conférence en ligne sur le thème « Comment éviter que la Covid-19 ne soit le fossoyeur de l’industrie française ? ». Trois intervenants se sont succédé à cette tribune virtuelle. Sébastien Jean, directeur général du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), a d’abord livré ses analyses macroéconomiques et internationales. Alexandre Saubot, vice-président de France Industrie, a, lui, parlé de la situation de l’industrie française et du plan de relance gouvernemental. Et, Philippe d’Adhémar, président de Copacel, a esquissé le bilan de ces mois de crise et s’est risqué à évoquer les perspectives de l’industrie papetière. 


Après une brève introduction de Paul-Antoine Lacour, délégué général de Copacel, Sébastien Jean a insisté sur l’aspect atypique de la crise, éminemment inégalitaire, qui frappe avant tout les services, met à mal les trésoreries, érode les capitaux propres et est annonciatrice d’une série de concentrations et restructurations. Pour lui, la demande durablement en berne provoque déjà une tendance à la déflation. 


Si la crise frappe bien, en premier lieu, les services, a poursuivi Alexandre Saubot, il ne faut pas s’y tromper, c’est l’industrie qui est menacée sur la durée, prenant l’exemple de la fermeture des boutiques qui risque d’entraîner celle des usines de cosmétiques. Il a rappelé que la crise allait coûter 10 points de PIB à la France en 2020, ce qui représente entre 60 et 70 milliards d’euros. Une somme qu’il a mise en regard des 100 milliards du plan de relance, dont 50% sont consacrés aux politiques publiques, 20% à la baisse des impôts de production (ce dont il s’est félicité) et « un gros 30% » aux appels à projets du Pacte productif. Par ailleurs, Alexandre Saubot a pris soin d’insister sur le fait que « le virus ne se transmet pas dans nos industries qui ont pris les mesures nécessaires ». C’est, selon lui, important de le répéter, car un troisième confinement ne semble pas exclu. « Il est aussi primordial », a-t-il ajouté, « de préserver la formation des jeunes. Une génération sacrifiée serait un risque pour l’industrie en oblitérant la reprise quand les choses iront mieux. » 


Prévoyant que l’industrie papetière française allait finir l’année avec une contraction de 8,2% (et de 6,2% pour la production européenne), Philippe d’Adhémar a, pour conclure, mis en garde sur l’aspect trompeur des moyennes. Si les papiers d’hygiène et les produits d’emballage ont globalement bien résisté, ce n’est pas le cas des papiers graphiques. Avertissant sur les difficultés entraînées par une surcapacité, même temporaire, pour une industrie lourde, il a évoqué les risques de décrochage. « Si des usines ferment, elles ne reviendront pas, car leur volumétrie sera immédiatement accaparée par d’autres », a-t-il précisé.

Enfin, évoquant les opportunités qu’ouvre la période, il a souligné le rôle central de l’industrie dans la transition écologique : « Il n’y a pas beaucoup de matière comme le papier qui soit à la fois issue de la bioéconomie, recyclable et biodégradable. C’est pourquoi notre industrie a une vocation toute particulière à être soutenue par les pouvoirs publics. »

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